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Contexte du climat méditerranéen

En climat méditerranéen, les conditions climatiques permettent de profiter de l’apport solaire pour se chauffer : durant la saison dite de chauffe (8 mois d’octobre à mai), nous bénéficions de 200 journées ensoleillées en moyenne dont les habitats de conception récente tirent parti bien mieux qu’auparavant.
De multiples solutions ont été essayées pour y parvenir.

Murs capteurs

A une époque où la sensation de confort n’était pas ce qu’elle est maintenant (15 °C au lieu des plus ou moins 20 °C), on a parfois pu constater que d’anciennes maisons ou bâtiments du sud de la France, ou sinon même du pourtour méditerranéen ne nécessitent quasiment pas de chauffage. Il s’agit toujours de constructions à murs épais bénéficiant d’une forte inertie : les murs gardent la chaleur apportée par le soleil pendant une semaine et la restitue pour moitié à l’intérieur.
Bien souvent, ces habitats n’ont pas de grandes fenêtres côté sud, sinon de petites, d’une part pour éviter les grosses chaleurs de l’été mais aussi pour réduire le prélèvement que constituait alors l’impôt sur les fenêtres.
A titre indicatif, dans le Sud de la France, l’énergie captée par saison froide a été estimée à 800 kWh par m² exposé , contre 500 kWh dans le Nord de la France (climat continental).

Mur Trombe : de conception plus récente, ce procédé surajoute une paroi translucide à un mur de couleur noire qui permet à l’air réchauffé d’apporter par convection une partie de l’énergie solaire captée. Mais il reste un mur sud aveugle, non compatible avec le confort et l’esthétique modernes.

Baies vitrées exposées au sud

Grandement appréciées pour l’apport de lumière en toutes saisons, les fenêtres de grandes dimensions, sinon même, portes fenêtres et autres baies vitrées sont également devenues des principales sources d’énergie à moindre coût des logements modernes ; en particulier depuis que l’on a réduit les besoins de chauffage grâce à l’amélioration de l’isolation qui a permis de réduire fortement les besoins énergétiques (coefficients de transmission surfacique des fenêtres, déperditions de l’enveloppe).
Tableau des coef U des vitres

Chaque surface verticale exposée au sud reçoit 4 à 5 kWh par m2 par journée ensoleillée même en plein hiver , sous nos latitudes. En tenant compte du « facteur solaire » de la vitre, (la quantité d’énergie qui traverse effectivement le double vitrage) et, d’autre part des déperditions liées à cette surface vitrée, c’est, en net ; 1,6 à 2 kWh par m2 par journée ensoleillée qui pénètrent à l’intérieur, quasiment gratuitement, en particulier à la demi saison où la différence de température extérieure- intérieure est modérée. ( « Concevoir des Batiments Bioclimatiques » - P. Fernandez P. Lavigne . Ed du Moniteur - 2009) Le plancher ou, plutôt, les quelques centimètres d’épaisseur des carrelages absorbent directement une partie de ce rayonnement solaire ; le reste chauffe l’air intérieur, on gagnera à le faire circuler vers les pièces froides. Des parois intérieures à fortes inerties thermiques (murs à isolations extérieures, cloisons, planchers inter-étage...), absorbent cette chaleur et la restituent au cours des 24h suivantes (inertie quotidienne en hiver).

Avec un minimum de surfaces vitrées exposées au sud, de 10% de la surface au plancher (c’est à dire les deux tiers des 17% minimum requis par la RT 2012), prévoir les « masques solaires » : casquettes, brise soleils ou végétations à feuilles caduques pour restreindre, en été, l’excès d’apport de chaleur. Ne pas oublier de plus les volets côté ouest et nord ouest.
Au final on peut compter sur un tiers d ’apport solaire passif en climat méditerranéen (en basse consommation : label BBC et RT 2012), voire même plus, en habitat passif (très basse consommation).

Serres bioclimatiques

Selon les mêmes principes que précédemment, on pourra préférer, pour des raisons esthétiques ou de modes de vie, différentes variantes encastrées ou semi extérieures de serres bioclimatiques avec des possibilités en rénovations ou réhabilitations tant en individuel que collectif.

Réalisation : Alexandre Bruno