A moins d’habiter dans des régions où le soleil se fait désirer, sinon dans des régions froides, continentales, couvertes par des nuages pendant de longs mois, les besoins de chauffage se réduisent à compenser ce que l’énergie solaire ne parvient pas à assurer : il faut donc toujours dimensionner le dispositif de chauffage pour maintenir un minimum de confort par le plus grand froid. Moins souvent sollicité, en particulier à la mi-saison où le soleil peut suffire, il ne reste que la salle de bains à chauffer, au delà des 19 ° C règlementaires. Un chauffage central à basse température fera fort bien l’affaire ; dans le cas des maisons passives, un simple poêle à bois d’appoint suffit.
Dans de nombreuses régions, le bois énergie est pleinement à même d’assurer ce complément de chauffage . Néanmoins , la géothermie , le biogaz ,les pompes à chaleur (PAC) seront indispensables pour couvrir les besoins de 30 à 36 millions de logements français ( ainsi que les bureaux ) , même en ayant rénové énergétiquement l’ensemble du bâti ancien.
Tout le monde devrait connaître les avantages du CC ,notamment dans ses évolutions récentes :
radiateurs à basse température ( 30 à 40°C ) , sinon même les planchers et murs chauffants qui rayonnent à une température proche de celle du corps humain , distillant un confort inégalé .
Cette invention n’est pas récente et date des Ligures , avant même les hypocaustes Romains .
Ces solutions n’ont qu’un seul inconvénient : leur coût d’investissement : au minimum 8 à 10 000 € voire le double , non compris les émetteurs de chaleurs dans les pièces.
Au choix :
- les chaudières automatiques ( à granulés , rarement à plaquettes ),
- les chaudières à bûches et ballon d’hydro-accumulation ,
- les pompes à chaleurs ( PAC) géothermique de surface , sur les eaux usées.
- les chauffages solaires combinés ( qui nécessitent eux mêmes un appoint ) ,
- les réseaux de chaleurs (toutes tailles ; les sources d’énergies étant les mêmes , en ajoutant la géothermie profonde ).
On rappellera ici qu’un chauffage central convient parfaitement pour un habitat basse consommation : 25 à 30 kWh. m². an de déperditions thermiques à compenser . En deçà , pour l’habitat passif , il est moins onéreux de recourir directement aux poêles .
De plus en plus répandus , ils transmettent la chaleur par rayonnement d’abord puis par convection de l’air chaud , vers les pièces adjacentes.
Ils ont un grand succès pour tous ceux qui veulent sortir du chauffage électrique , pour peu que le
logement dispose d’un conduit d’évacuation des fumées( qui est redevenu obligatoire en 2006 , de nombreux logements entre 1974 et 2006 n’en n’ont pas).
L’alimentation en bois peut se faire sous la forme de bûches ou de granulés. Les poêles existent également sous de multiples formes (prussien, canadien, scandinave, ...).
Mention spéciale pour une variante peu connue : le poêle-bouilleur ou poêle-hydro qui permet la présence de 4 radiateurs basse température ainsi qu’un ballon ECS (eau chaude sanitaire), à compléter ultérieurement par un CESI (chauffe eau solaire individuel).
On ne trouvera ici , dans les solutions moins onéreuses , aucune apologie du chauffage électrique qui équipe 75 % des logements construits durant la dernière décennie ; ni même de son succédané
quasi officiel : l’aérothermie (Pac air-eau) dont le COP (coefficient de performance) diminue au fur et à mesure que la température s’abaisse ; notamment en dessous de 0°C juste au moment des grandes pointes de consommation d’électricité en hiver.
Complément indispensable des procédés actifs classiques de chauffage : la circulation de l’air entrant et sortant d’un logement a récemment pris une importance considérable. Des déperditions thermiques négligées jusque là, liées aux ventilations mécaniques contrôlées (VMC) simple flux, , sont devenues primordiales dès lors qu’on a voulu faire des habitats passifs ou à basse consommation consommation d’énergie. Le renouvellement de l’air intérieur vicié permet, notamment, d’évacuer l’humidité, les odeurs diverses ,les COV ( composés organiques volatils ) et le monoxyde de carbone.
Afin de limiter les pertes thermiques sur l’air extrait, on récupère la chaleur de l’air sortant par le biais d’un échangeur thermique à plaques qui réchauffe l’air entrant : il s’agit de la « VMC double flux ». Une ventilation, dite « hygroréglable », convient également sous nos latitudes : elle est déclenchée dès qu’il y a excès d’humidité de l’air intérieur sortant , à coupler avec un puits climatique.
Les innovations sont nombreuses et, comme toujours, elles viennent des pays germaniques : par exemples, VMC « double flux » couplée avec un puits climatique (canadien ou provençal). Mieux encore, quoique excessivement onéreux, les « tours thermiques » qui associent une VMC « double flux » dont on réchauffe l’air par un ballon d’eau chaude avec au choix, panneaux solaires thermiques et, ou, chauffage bois, ou encore une pompe à chaleur air-eau ( chauffe-eau thermodynamique ).
Réalisation : Alexandre Bruno