Dès lors qu’il s’établit une différence de température entre un espace intérieur fermé et l’air extérieur, durant la saison froide, commence alors une fuite de calories (vers l’extérieur) qu’il faut compenser par un chauffage pour maintenir un certain confort. Réduire ces « déperditions thermiques » et donc les consommations de chauffage en mettant une isolation, de plus en plus épaisse au fur et à mesure des règlementations thermiques ( RT) , a été la principale voie obligatoire depuis une quarantaine d’années.
On parle « d’enveloppe thermique » à propos de l’isolation de l’ensemble des différentes faces d’un habitat, concernant les murs extérieurs, on a le choix entre plusieurs variantes :
Isolation intérieure : plus simple à mettre en oeuvre, cette méthode est beaucoup moins répandue dans tous les pays nordiques et germaniques en raison de ses inconvénients majeurs : pont thermique, condensation d’humidité et absence d’inertie des murs extérieurs. Cette variante convient par défaut dans les cas de rénovations, faute de mieux. Il s’agit là, d’une erreur historique majeure, typiquement franco-française, parmi tant d’autres dans le domaine des choix en matière d’énergie
Isolation extérieure : souvent plus coûteuse mais elle élimine à la source la problématique insoluble des ponts thermiques et des condensations pour peu qu’elle soit associée à des choix judicieux de parois dites « perspirantes » (pour évacuer l’humidité de l’air intérieur). De plus , elle permet aux murs en matériaux d’origine minérale d’apporter leur forte inertie .
Isolation répartie : mêmes avantages que précédemment, matériaux à double fonction (mécanique, isolation et parfois même inertie : monomurs , …), il y a un large choix de solutions.
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Plus récemment ont été redécouvertes les possibilités complémentaires qu’apporte l’inertie thermique, totalement oubliée par la construction au 20 e siècle.
Depuis très longtemps, via les murs de grande épaisseur (au moins 60 cm), les bâtiments ainsi construits voient leurs températures intérieures varier faiblement, quasiment indépendamment des variations jour-nuit (tant en été qu’en hiver) : il s’agit d’une inertie de longue durée : on l’appelle également inertie forte ou inertie séquentielle.
Il n’est que rarement possible de revenir à de telles épaisseurs. Toutefois, les possibilités de tirer partie de cette qualité sont possibles à de moindre épaisseurs avec des matériaux adéquats (notamment cloisons intérieures, dalles de plancher ou dalles inter-étage) en plus des murs : il s’agit de l’inertie moyenne ou quotidienne.
Prévoir 5 à 10 fois la surface de baie vitrée au Sud en matériaux à inertie ( cad d’origine minéral ) , des épaisseurs de 5 à 12 cm suffisent : cloisons intérieurs , planchers inter-étages . ( « Guide de la Maison Solaire » Edward Mazria , 1979 Ré-edition 2005 Ed Parenthèse )
Avantages des méthodes de constructions modernes (neuves ou en rénovations), tirant partie de l’inertie dite « quotidienne » :
- Evite de chauffer en soirée après une journée ensoleillée sinon par grands froids, du moins à la demi saison.
- Evite de climatiser l’été, la fraîcheur de la nuit suffit à évacuer la chaleur accumulée durant la journée écoulée. On parle de déphasage jour-nuit (période de 10 à 24 h) via une ventilation nocturne ou un puits provençal.
D’une manière générale, les variations de températures sont faibles, ce qui peut être un inconvénient quand on s’absente en hiver : il faut alors plus de temps pour remonter à température de confort.
Réalisation : Alexandre Bruno